La recherche sur la gestion des projets ainsi que l’analyse des systèmes constructifs contribue à la compréhension des processus impliqués dans le développement de projets d’aménagement soutenables. La démarche de réalisation des projets d’architecture et d’aménagement est tributaire des caractéristiques propres à l’industrie du bâtiment; une industrie qui fonctionne grâce à la mise en place d’équipes temporaires formées par des organisations hautement spécialisées. Ces équipes temporaires sont fort complexes : elles sont influencées par les intérêts et les objectifs des diverses parties prenantes ainsi que par les relations formelles et informelles entre les acteurs. L’aménagiste est contraint de travailler sur un projet qui devient, de plus en plus, l’objet de négociation entre les divers participants. Face à ce défi, il doit tenir compte de la complexité des relations entre tous les acteurs et créer les scénarios adaptés à la participation, à la négociation et aux échanges entre ces acteurs. Pour cela il doit trouver la réponse adéquate à la question qui fait quoi, quand et comment?

L’impact du cadre bâti sur l’environnement est largement tributaire de la démarche mise en place pour réaliser les projets architecturaux et urbains. Cependant, les pratiques couramment utilisées pour le montage et la gestion de ces projets sont basées sur un modèle mécaniste et linéaire peu appropriée pour répondre à la complexité des relations - souvent fragiles - entre les processus de réalisation, les acteurs impliqués, les interventions elles-mêmes et l’environnement naturel. Ce modèle de gestion linéaire ne tient suffisamment compte des effets secondaires de l’utilisation de ressources ni des impacts à long terme sur les systèmes naturels, sociaux et économiques.

Nous proposons des modèles alternatifs. Ces approches constatent que les enjeux de la production du cadre bâti ne sont plus à l’échelle des interventions individuelles mais sur la viabilité et les impacts à moyen et à long terme des ensembles : (i) physique : le territoire, le quartier, la ville; (ii) social : le système organisationnel, la communauté; et (iii) économique : l’industrie, les moyens de production, etc. Ces impacts complexifient davantage les relations entre les parties prenantes et les acteurs de la production du cadre bâti qui sont appelés – de plus en plus – à renforcer leurs relations et favoriser des approches intégrées et participatives.

Ce travail examine les conséquences des décisions stratégiques des donneurs d’ouvrage sur l’organisation et la gestion du processus de construction, en fonction des rôles des participants et de leurs relations. Ce programme de recherche inclut l’analyse détaillée des conditions particulières de l’industrie de la construction, des équipes de projets et de leur impact sur la communication formelle et informelle entre les parties prenantes. L’impact de la maîtrise d’ouvrage et du design organisationnel sur le processus de réalisation du projet est une de nos préoccupations essentielles.

Ce travail explore les processus de gestion de projets pour des programmes de reconstruction après les catastrophes naturelles. Cette recherche reconnaît l’importance de la planification stratégique - qui va bien au-delà des décisions tactiques des projets de construction - et ses relations avec le design organisationnel, c’est-à-dire au design de la multi-organisation temporaire qui sera chargée de développer le projet.

Cette recherche est illustrée par des études de cas en Turquie, Colombie, Honduras, El Salvador et Afrique du sud. Les résultats de la recherche mettent au défi les approches traditionnelles pour la gestion de la reconstruction après les catastrophes naturelles, démontrant que le succès des projets ne dépend pas seulement de la participation de la communauté (comme il est communément considéré depuis les années ’80). Nos résultats démontrent aussi l’importance du développement à long terme de l’habitat durable.

Le grif a obtenu récemment plusieurs subventions de recherche :

• Le Conseil de recherche en sciences humaines du Canada (2011-2014, 2008, 2002)
• Les Fonds québécois de la recherche sur la société et la culture (2010-2012 et 2008-2010)
• Le Centre des recherche en éthique de l'Université de Montréal (2012)
• Le Centre d'études et de recherches internationales de l'Université de Montréal CÉRIUM (2010)
• La Direction des relations internationales de l'Université de Montréal (2010, 2013) 
• Laboratoires universitaires Bell (2001-2003)
• Le Conseil de recherche en sciences naturelles et génie du Canada (2001-2002)
• Le Centre de recherche pour le développement international - CRDI (2002, 2006)
• Le Ministère de la recherche, de la science et de la technologie (2002)
• Le Ministère du développement économique, de l’innovation et de l’exportation (2007)

Le grif a obtenu récemment plusieurs contributions du secteur privé:

• La firme AEdifica et AEdifica Sud (2013)
• Le Groupe Arcop (2010, 2011, 2012)
• SNC Lavalin (2008)
• Lavery avocats (2008)
• Taylor and Francis (2010)

• Les publications du grif sont disponibles ici : http://www.grif.umontreal.ca/grif/publications.html